• 2013 Un équipe se forme....

    Dauphins devant GroixUne fois Atalama à l'eau, les weekends se suivent où nous naviguons sur les eaux bretonnes, avec un météo pas toujours clément. Au début saison, les conditions de mer sont dur, la mer parfois bien formée et Raoul s'invite plusieurs fois à bord de notre bateau. Pendant des moments difficiles, le doute s'installe mais dès que la météo est plus aimable avec nous, le plaisir revient ainsi que l'envie de réaliser notre projet. En plus à 2 reprises nous avons vu des dauphins.

    Nous avons même eu la possibilité de tester notre radar. De retour d'un week-end de "Merien", au fur à mesure que nous nous rapprochons de l'entrée de la rade, une brume de mer se forme autour de nous et réduit la visibilité à certains moments à moins de 50 mètres. Eric, notre capitaine bien solide, nous guide vers la citadelle de Port Louis sans problème. Il profite de me donner un cours pratique sur le fonctionnement du radar et la carte. Nous ne pouvons pas dire le même pour tout le monde sur l'eau. La brume déforme le bruit, et nous avons l'impression que beaucoup de bateaux au moteur tournent en rond pour retrouver leur chemin. Nous sommes surpris de voir un couple sur leur bateau en moteur s’approcher, ils nous demandent gentiment la direction à prendre vers la cote, afin de pouvoir éviter les dangers et d'arriver sain et sauf au port. Ils n’étaient sûrement pas aussi bien équipés que nous.

    Les 2 premiers mois de navigation nous a permis de tester à nouveau le bateau. Nous constatons que le régulateur d'allure a du mal à faire son cap correctement. Quand il y a peu de vent, il suit bien sa route, mais dès que le vent se lève, rapidement il faut reprendre la barre. Impossible de partir en voyage si nous ne pouvons pas compter sur notre 3ème équipier. Le problème au moment du démarrage du moteur persiste également. Dès que nous utilisons le guindeau ou le gonfleur d'annexe, la batterie du moteur se vide totalement. L'alternateur semblant charger la batterie, nous décidons de changer la batterie du moteur, mais le problème réapparaît.

    Eric me force à faire des manœuvres de plus en plus délicates. Quand nous hissons le GV, nous ne communiquons plus qu’avec des signes. Eric à la barre et moi au mat. Dès que nous changeons le rôle, Eric au mat et moi à la barre, la situation n’est plus la même. Rester face au vent, au même moment débloquer les boutes de ris sans se tromper de bloqueurs, reprendre la drisse, donner un peu de gaz si besoin etc. Il faut avoir au moins 3 mains…, et je n'ai que 2 ! Juste avant Sauzon, Eric révise plusieurs fois la manœuvre "Homme à la mer", en utilisant notre perche comme victime.

    HouatOu quand il veut que je fasse l’arrivé à Houât. Pour ceux qui ne connaissent pas Houât. Cette plage est un super abri dès que le vent vient de partout sauf du nord est. C’est un petit coin de paradis bien réputé. La grande plage est toujours bondée de monde, mais l’ambiance est bon enfance. Avec plein de bateaux autour de nous, ma distance de sécurité bien aimée clignote rouge. Eric s’occupe de préparer l’ancre du mouillage. Moi, j’apprenne à « jouer » avec le vent. Il faut se coller contre les bateaux au vent pour éviter de dériver vers les autres.

    L'été, pendant nos vacances, nous avons fait notre 1ere navigation de nuit sur Atalama. De Houât à Île d’Yeu. Pendant la journée, nous nous reposons et préparons la route. Heures des marées, phares visibles pendant le trajet, dangers à éviter etc. etc. Nous quittons Houât juste avant la tombé de nuit. Eric est à la barre et sans difficulté nous sortons par le passage des sœurs avec une mer un peu formée. Le courant est avec nous, le vent de travers. Les vagues sont courtes et pas très confortables mais l’ambiance à bord est bonne. Un feu d'artifice, organisé à Houât à l'occasion de passage de "la route des amitiés" nous souhaite bon vent. Vers minuit, Eric fait le 1er quart, la lune éclaire doucement le ciel accompagné d'une pluie des étoiles filantes. La magie est au rendez-vous. Vers 2h, c'est mon tour. Nous avons changé de cap et la navigation est devenue beaucoup plus agréable. Nous croisons un ou deux grands cargos au loin mais rien de spécial. Je n'ai vu que 2 étoiles filantes, sensible au mal de mer, car Raoul a envie de me tenir compagnie quand je regarde le ciel trop longtemps pendant la navigation. C'est beau de voir les vagues blanches apparaître autour du bateau avec le silence et l'intimité qui se sont installés à bord. Mon imagination est à plein puissance. Nous nous trouvons dans un monde parallèle que nous quittons brusquement dès que nous voyons Joinville au large. Eric me rejoint à nouveau vers 4h et fait le point. Depuis peu, j'ai changé la direction et nous faisons route direct vers Île d'Yeu sans avoir posé la question s'il y a des dangers sur cette nouvelle route. Une erreur de débutante qui pouvait nous coûter cher si c’était vraiment le cas.

    Très tôt le matin, nous arrivons à Joinville, nous amarrons Atalama sur le ponton de l'essence en attendant l'ouverture de la capitainerie. Nous restons 3 jours ici, heureusement à un emplacement spacieux et calme. Jamais de ma vie j'ai vu une aussi grande concentration de grands voiliers (entre 40 et 50 pieds) et presque tous très neufs et super bien équipés. Atalama avait l'air d'un petit vilain canard. Nous découvrons un port trop petit pour accueillir tout le monde. Certains bateaux sont amarrés l'une contre l'autre, jusqu'au 7 à couple sur 1 seul ponton. Je n'aimerai pas être propriétaire du 1er bateau, collé contre le ponton, impossible de partir en cas de danger. En plus le passage sur son bateau doit être très important et pas toujours agréable.

    Ile d'YeuLe port est propre, bien équipé, proche du centre-ville et plusieurs boutiques spécialisés. On peut facilement louer un vélo pour faire le tour d’île en 1 journée. L’île ressemble à une île bretonne avec sa côte sauvage très rocheuse, mais est plate comme une île vendéenne. Une visite du phare de « la petite Foule » faut le coup et donne une vue panoramique sur l’Île. Une charmante jeune dame explique avec passion les petits secrets de l’Île. Et quand la météo est bonne, vous pouvez même admirer le pont de Noirmoutier. Nous voulons bien rester un peu plus longtemps sur cette île magnifique mais un bon vent s'annonce et nous décidons de le prendre pour descendre vers la Rochelle. Cette fois si pas de navigation de nuit mais une navigation de jour. Nous souhaitons faire route direct vers la Rochelle mais s'il faut, nous pouvons toujours faire un stop aux Sables d'Olonne. Encore une fois de plus nous découvrons que La RochelleMeteoconsult et Meteofrance ont du mal à annoncer une météo correcte pour les jours à venir. Ça ne correspond pas toujours totalement à la réalité. Nous ne nous ennuyons pas, entre un bon vent, pas de vent (au moteur), vent arrière (nos voiles sont en ciseaux), trop de vent, un régulateur que fonctionne correctement 1 coup sur 2, la visite d'un poisson lune avant les Sables et des casiers en plein chenal dessous le pont d’Île de Ré. Le soir, fatigués, nous arrivons en moteur au port de la Rochelle.

    La Rochelle, l'année dernière nous avons passé une nuit dans le vieux port au centre-ville, cette année nous décidons de rester au port de Minimes, où nous trouvons tout ce qu'on a besoin et pas besoin. Une capitainerie 24h/24, la 3ème nuit gratuite toute l'année, une grande concentration des boutiques spécialisés allongent le quai ou se trouvent à proximité. Nous profitons de notre séjour pour réparer notre régulateur d'allure et nous prenons contact avec la société « Asmer », notre régulateur d'allure a été vendu par cette entreprise. Nous souhaitons savoir s'il est réparable. Malheureusement rapidement il a été déclaré irréparable. Il nous propose finalement de recycler 1 ou 2 pièces, d’utiliser quelques pièces d’occasion qui traîne dans son atelier et de nous fournir un "neuf" à un prix très amical. Une dépense un peu imprévu mais si indispensable. Car comme déjà dit, sans 3ème équipier, notre projet ne peut pas voir le jour. Dont monsieur, madame, si vous avez un régulateur d'allure sur votre voilier, prenant bien soin !

    Point vu des ports, cette année, nous avons eu notre dose. Ce type de vie n'est pas fait pour nous. Très souvent, au prix fort (jusqu'au 36 euros pour Port Haliguen, sur une emplacement visiteur à couple avec 2 autre voiliers, qui se situe dans le "land of nowhere", à 20 minutes des commerces et le centre-ville), tu as en bonus : des voisins (quand vous êtes à couple) très brouillant qui partagent facilement avec tout le quartier leur journée et leur vie intime. Ou des gens qui transforment leur bateau en discothèque après un déjeuner bien arrosé. Nous avons même découvert pendant nos vacances un voisin qui à la 1ère occasion vous demande combien de temps vous rester car pour lui, notre bateau est trop large et gène beaucoup ses manœuvres. Il a même osé d’appeler la capitainerie pour se plaindre et de donner des suggestions sur les types de voisins souhaités.

    Mais si vous avez de la chance, vous tombez sur la perle rare, des gens super sympa et discrète, qui discutent avec vous, vous indiquent les petit coins magiques à visiter, ne mettent pas leur musique trop fort car selon eux, ils estiment que leur musique ne plaît pas à tout le monde. Qui partagent votre philosophie de la vie et donnent cette petite touche supplémentaire pour que votre séjour devient inoubliable.

    Baby beachIle d'aixLe temps passe, nous ne nous ennuyons pas. Entre bricolage, du « sightseeing », la visite d'un ami et la sœur d'Eric. Nous profitons de faire une sortie à la journée et visitons l’île d'Aix, passage devant le fameux "Fort Boyard" oblige. Nous jetons l'ancre juste à coté "Baby plage", bien à l'abri du vent et de la houle. Sur l’île, Napoléon y séjourna une semaine, avant de quitter à jamais la terre de France. Les traces de son passage sont encore bien visibles. L’île n'est pas grand mais donne un paysage très varié et quand nous visitons sa petite village, nous nous croyons dans le « wild wild west ». Nous étions très enchantés et regrettons de ne pas pouvoir rester plus longtemps.

    Bientôt les vacances touchent à leur fin et nous sommes obligés de remonter vers la Bretagne. Chaque jour nous surveillons la météo afin de trouver le bon créneau. Nous décidons de refaire une navigation de nuit et de partir en fin soirée, le courant avec nous. Le vent, annoncé N-NE en soirée, n'est pas très favorable pour passer entre l’île de Ré et la cote, nous sommes obligés de la contourner en faisant quelques miles de plus. Dès la sortie du port, nous sentons que la nuit va être longue. Le vent souffle à contre-courant, les vagues prennent de la hauteur et raccourcissent. La mer est devenue folle en très peu de temps. Eric a mis le régulateur mais rapidement il est obligé de prendre la barre. Je m'accroche au winch sans avoir envie de m'en séparer. Après longue réflexion nous décidons de faire demi-tour et je prendre la barre. Eric n'a pas réussi à bien se reposer pendant la journée et est obligé de passer un peu de temps à l'intérieur pour faire le point. La fatigue et la mal de mer font leur intrusion à bord. Nous décidons finalement de passer entre Ile de Ré et la cote, si besoin nous avalons les voiles et mettons le moteur. Ça nous permet de se reposer un peu et de naviguer dans une mer plus calme.

    Peu avant le pont, il y a un phare avec quelques cailloux à éviter. Théoriquement les balises indiquant ce danger sont éclairées la nuit pour faciliter la navigation. Mais pas cette fois ci. Eric reste à l’intérieur, je suis à la barre et essaie de suivre ses instructions au mieux. Eric m’indique qu'une balise se trouve devant nous et que je dois la laisser à bâbord, mais je ne vois rien qui lui ressemble. Peu après, Eric prenne la barre, j’ai besoin de faire un petit stop sanitaire. Une fois dans le bateau, j’entends un « poc poc boum ». Nous venons de toucher le caillou et découvrons peu après la fameuse balise à tribord. Nous l’avons cherché, nous l’avons trouvé ! Mais nous sommes du mauvais côté. Pour une fois de plus, nous sommes contents d’avoir acheté un dériveur. Je me rends à nouveau à l’intérieur pour faire une inspection du dégât. Je ne vois rien, je sors, je redescends pour prendre mon veste de car. Avec stupéfaction, je vois qu'il y a de la fumée dans la soute ! Je commence à la vider et reprend la barre afin qu'Eric puisse faire une inspection. Heureusement rien de grave, par erreur, j’avais tourné le bouton du chauffage, le tuyau d’échappement ayant resté à l’intérieur, résultat : de la fumé, une bonne dose d'adrénaline et plus de peur que du mal. Je ne suis plus fatiguée et capable à assumer mon quart sans difficulté.

    Entre temps, le vent a tourné favorablement et une fois le pont passé, Eric mets le régulateur d’allure et m’indique le cap à prendre. Cette fois ci, pas de question de changer la direction au milieu de la route. Je suis les instructions à la lettre… Selon notre carte nous sommes tranquilles pour au moins 1h30. Mais après 1 heure de navigation, je vois une bouée à tribord, une autre à bâbord. Un peu plus loin, une alignement de bouées à tribord et à bâbord. Je me pose à question pourquoi il y a autant de bouées autour du bateau. Je réveille Eric et nous constatons que nous sommes en plein milieu parc de moules. Il n’était pas indiqué sur notre carte, trop vieille, mais bien visible sur le blocmarine. Eric à la proue, moi à la barre, à la voile et sans moteur, la pleine lune nous aide à sortir de la zone. Ce n'est sûrement pas la dernière fois que nous passons "à travers d'une maille" mais avec une carte plus récente, peut être nous avons pu éviter cette mauvaise impasse. En plein nuit, nous prenons la décision d'acheter des cartes neufs, dernière édition, pour notre voyage l'année prochaine.

    Le reste de la navigation jusqu'au Ile d'Yeu passe sans difficultés, le régulateur en route, Atalama avance fièrement sur une mer raisonnablement calme. Juste avant Île d'Yeu il devient même trop calme et nous devons mettre le moteur afin de pouvoir avancer. Nous avons découvert un mouillage très sympa pendant notre 1er séjour et nous aimerons rester là pour se reposer. Mais une fois arrivé sur site, le vent se lève à nouveau et le site de mouillage devient trop agité. Nous décidons de continuer notre route direction Belle Île. Nous sommes obligés de faire quelques virement du bord avant Noirmoitier mais notre 3ème équipier assure le manœuvre Belle Ilesans aucun difficulté. La dernière journée de nos vacances nous le passons à Belle Ile, sur un mouillage proche de la semaphore. Eric profite pour faire un peu d'apnée.

    Nous avons découvert cette année des endroits hors de commun, splendides, à couper de souffle, des petits coins de paradis. Nous nous sentons de plus en plus à l'aise sur Atalama. Nous commençons à mieux le connaître. Ce n'était qu'un petit goûté à ce qu'on espère découvrir l'année prochaine. Ça promet.....

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