• De Valence à Toulouse - La descente du Rhône

    Vendredi 27 avril, la voiture à nouveau bien chargé, nous partons pour la dernière fois à Valence pour amener Atalama à Toulouse. 

    Les écluses que nous passons sur le Rhône sont les suivantes :

    Écluse à grand gabarit de Beauchastel, Chute maximale : 13.65 m.
    Écluse à grand gabarit de Logis-Neuf, Chute maximale : 13.75 m.
    Écluse à grand gabarit de Chateauneuf-du-Rhône, Chute maximale: 18.5 m.
    Écluse à grand gabarit de Bollène, Chute maximale : 23 m. 
    Écluse à grand gabarit de Caderousse, Chute maximale : 9.50 m.
    Écluse à grand gabarit d'Avignon, Chute maximale : 10.00 m.
    Écluse à grand gabarit de Beaucaire, Chute maximale : 15.50 m.

    De Valence à Toulouse - La descente du RhôneSamedi matin, nous quittons sous un grand soleil le port de l’Epervière. Le vent souffle fort plein sud. La 1ere partie de la descente se passe bien et nous espérons que ça continue comme çà. Le vent nous ne gêne pas trop. Le courant nous pousse et rapidement nous arrivons à notre 1ère écluse. Nous n’avons vu personne sur notre route. Pour mieux visualiser la descente, nous avons fait des photocopies plastifiés du trajet. Pendant la navigation ces feuilles nous ont donné une bonne visualisation de l'endroit et du trajet à parcourrir. Ca nous a permit de laisser le livre au sec à l'intérieur du bateau.

    Après notre passage de l’écluse Beauchastel nous prenons à nouveau notre route. Le moral est très bon, il fait beau, nous sommes sur notre bateau, que veut-on de plus ? 

    Mais entre l'écluse Logisneuf et le port de Viviers, les conditions de navigation se dégradent. La rivière devient très agitée. Eric est à la barre. Le vent plein Sud souffle très fort, le courant nous pousse, et ensemble ils créent des vagues courtes très gênantes. A certains moments, le Rhône est très large et le chenal très étroit au milieu de la rivière, spécifiquement au niveau de la centrale nucléaire de Cruas. De Valence à Toulouse - La descente du RhôneLes conditions de navigation ici sont très difficiles. Nous sommes obligés de rester dans le chenal et n’avons aucun moyen de nous abriter sur la rive. Les vagues d'une hauteur d'environ 1 mètre font que le mat commence à bouger sur le pont. L’effet est immédiat, le support sur lequel le mat est posé perd sa stabilité et risque de s’effondrer. La possibilité de le voir tomber et qu’il abime le bateau est réel. Eric me demande de prendre la barre et d’éviter les vagues de face. Plus facile à dire qu’à faire. Car même en prenant les vagues de coté, le bateau bouge beaucoup et à chaque mouvement, le mat fait un sursaut sur le pont. Eric essaie de retenir le mat, et espère qu’il ne tombe pas. Impossible de se mettre à l'abri pour éviter ce phénomène. Finalement nous sommes obligés de tirer des bords entre les balises vertes et rouges. Heureusement il y a peu de monde autour de nous. Je ne peux pas imaginer les conséquences si une grande Peniche nous avait bloqué la route. Ce cauchemar dure au total 2h30. A certains endroits nous arrivons à frôler la rive pour éviter les vagues trop importantes. Vive le dériveur ! Avant l’écluse de Chateauneuf un couple d'Anglais nous aide à surélever le mat pour pouvoir remettre le support à sa place. Ils ont vu que nous avons eu des difficultés, mais il n’y avait aucun moyen de nous aider. Sous la pluie nous arrivons au Port de Viviers, Eric sécurise le mat et nous espérons que le pire est derrière nous. Beaucoup de gens se disent sûrement que 1 mètre de creux sur la rivière n’est rien, mais je peux vous assurer que les sensations ressenties ne sont pas les mêmes avec un mat qui vit sa propre vie que sur un bateau sans mat ou dans des conditions plus clémentes. 

    De Valence à Toulouse - La descente du RhôneNous espérons au moins de passer une bonne nuit à l’abri de tout danger. Mais pendant la nuit le vent tourne vers l'Est. Le bateau n'est plus abrité et les vagues font agiter le bateau. En plus la pluie ne s’arrête pas. La nuit est courte. Le lendemain nous reprenons la route avec un peu d’appréhension. La navigation est agréable jusqu’au PK201, après les conditions sont à nouveau très délicates. Eric est à la barre et maitrise le bateau. Le mat semble moins bouger mais pendant 12 kilomètres, la navigation est très sportive. Plusieurs fois nous sommes obligés de traverser la rivière pour nous mettre à l'abri de la rive au vent. Des vagues très courtes font que le pont d’Atalama est régulièrement submergé d’eau et rapidement nous sommes trempés de haut en bas. 

    De Valence à Toulouse - La descente du RhôneHeureusement l’après-midi, les conditions s’améliorent, nous avons même de temps en temps du soleil au menu. Le vent fort nous gêne beaucoup moins, l’état de la rivière est meilleur et en fin journée, nous avons repris confiance et avons l’impression de vivre une belle aventure. Heureux et satisfaits nous arrivons le soir à Avignon. Le chanson « sur le pont d’Avignon » nous trottine dans la tête. Après une petite balade à pied, nous prenons l’apéro en plein centre-ville. Malheureusement nous n’avons pas plus le temps libre car les bâtiments anciens et le château du pape donnent beaucoup envie de les visiter. Nous passons une bonne nuit bien abritée du vent. Même le bruit de la route qui longe le quai ne nous gêne pas. Atalama est un bateau bien isolé, peu de bruit pénètre à l’intérieur dès que toutes les fenêtres et ouvertures sont fermées. Petit à petit nous découvrons les bons et mauvais points de notre bateau. Nous le sentons bien et sommes sur que nous allons faire un bon chemin ensemble.  

    De Valence à Toulouse - La descente du RhôneLe lendemain, il est nuageux mais le vent est tombé, nous quittons Avignon. Le navigation est bien, la surface de la rivière est presque comme une miroir. Nous rencontrons beaucoup de bois flottant et je n’imagine même pas les conditions de navigation en cas d’une rivière agitée. En plus des vagues, il faut essayer de les contourner.  De temps en temps il pleut, ça flotte mouille mais sans difficultés nous arrivons en début d’après midi à la jonction Rhône – Petit Rhône.

     

    De Valence à Toulouse - La descente du RhôneNous avons vu des grandes Péniches sur le Rhône, le paysage est splendide, les conditions de navigation ne sont pas toujours clémentes avec des moments d’angoisses et des moment de bonheur. Le courant est fort et des grandes branches de bois font qu’il faut rester alerte, même si on pense être à l’abri du danger. La 1ère partie de notre route est tracée mais il nous reste encore un bon bout de chemin à faire. Nous avons passé 2,5 jours sur le Rhône et parcouru 167 km. 

    Les écluses


    Valence à Toulouse - La descente du RhôneUne écluse sur le Rhône, c’est une histoire à part. Michel nous a préparé un amarrage spécifique pour passer ces écluses. Un bout à l'avant, un nœud (protégé par un tuyau d’incendie) au milieu et un bout sur le winch à l'arrière. Ce système fonctionne super bien. Nous passons le nœud dans le bollard flottant, Eric approche le bateau du quai à l'aide du winch et il ne reste plus qu'à surveiller le bateau et de l'éloigner avec la gaffe si besoin. Un jeu d'enfant. Les écluses ne nous donnent aucun difficulté en particulier. Il faut savoir que les gilets de sauvetage et l'amarrage  sont obligatoires pendant l’éclusage. Les écluses sont ouvertes toute la journée permettant de naviguer sans relâche. 

    De Valence à Toulouse - La descente du Rhône

    En arrivant à l’ écluse Beauchastel, nous passons notre 1er appel sur le VHF. Après avoir donné toute information sur le bateau et son équipage, l’éclusier nous conseille de nous présenter au moins 15 minutes avant d’arriver à une écluse. Ça permet de la préparer si besoin et de faciliter leur planning. Les péniches de commerce sont prioritaires à tout autre bateau. Si besoin, il faut attendre son tour. Nous avons passé en total 7 écluses. Chaque fois nous avons eu de la chance. L'éclusage le plus longue a été à l'écluse de Chateauneuf (descente incluse attente 72 minutes), mais à certaines écluses nous n'avons eu aucune attente. A chaque fois nous étions seuls dans l’écluse, à l’exception de la 2ème. Un petit bateau de rivière avec des propriétaires anglais nous a tenu compagnie.

    L'écluse la plus haute était celle de Bollene. Nous avons commencé avec un fond de 30 mètres, nous avons terminé avec un fond de 8 mètres. L'éclusage lui-même prend 40 minutes. C'est impressionnant. 

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