2015-03 Guadeloupe - La Réserve Cousteau

La Réserve Cousteau

Nous jettons l'ancre devant la plage de Malendure, une tortue, une baliste et une raie torpille tournent déjà autour du bateau. Nous ferons un petit saut rapide à terre pour repérer le club de plongée CIP (très pro, super sympa, à recommander), ils sont à l'extrémité du ponton, ça va être facile demain matin. Sur quelques m², nous voyons plein de clubs de sports nautiques, c'est une vraie usine, un va-et-vient des plongeurs, des kayakistes, des gens faisant du snorkeling, sans oublier ceux qui viennent pour la baignade ou faire un tour en bateau à vision sous marine pour découvrir les fonds marins. Avec les îles en face, le cadre est très joli à voir. Nous profitons d'un beau couché de soleil en terrasse avec les pieds dans le sable avant de renter au bateau. Après le diner, Manu et Maxime (moussespic) viennent prendre un café avec un petit digestif chez nous. Nous passons une agréable fin de soirée en leur compagnie.

Le lendemain, le reveil sonne à 7 hrs, dur. Nous avons rendez-vous au club pour notre 1re plongée, l'épave Franjack, cet ancien sablier de 50 mètres est volontairement immergé sur 23 mètres de fond. Le bateau est encore en bon état, nous pouvons rentrer dans les cales et la salle des machines sans problème et la colonisation par les différentes éponges est spectaculaire. Une multitude de poissons profitent de cet abri artificiel. La luminosité est moindre que sur l'Augustin Fresnel, il y plus de particules en suspension. Malgré ça, nous trouvons cette épave très sympa, surtout le pont.

2ème plongée : également avec le club CIP sur le Gustavia : un caboteur coulé volontairement qui repose sur un fond de sable à 39 mètres face aux ilets pigeon. À la descente les barracudas et les sardes nous accueillent, nombreux et curieux. L’épave se profile et l’exploration commence. De l'avant vers l'arrière. Un couple d’ange français se balade tranquillement pendant que les barracudas chassent autour. L'épave est recouverte d’éponges. La luminosité est au rendez-vous, c'est un vrai régal. Trop rapidement à notre gout, la décompression nous pousse à remonter. Nous effectuons nos paliers en compagnie d'un beau barracuda.

Les ilets Pigeon

Les jours suivants nous faisons 5 plongées au coeur du Parc. 3 autour du petit ilet et 2 autour du grand ilet. Cinq bouées jaunes sont mises à disposition gratuitement pour les plaisanciers autour des ilets. Certains viennent en voilier, nous décidons de prendre à chaque fois notre annexe. Le trajet dur environ 10 minutes. Nous utilisons les zones de mouillage suivants comme point de départ :
le Jardin de Corail : le long de la face est des îlets Pigeon
La piscine : représente la zone comprise entre les deux îlets
L’aquarium : dans le renfoncement du grand îlet, le long de son versant nord.

Notre première plongée sera un départ coté piscine direction pointe carangue, 37.9 mètres, 81 minutes. Au début c'est du sable et des cailloux. Un peu plus loin, un tombant descend jusqu'à .... mètres. À partir de là ça devient très intéressant. On y trouve des gros thazards, des bancs de grosses carangues, balistes noirs, balistes royaux, tortues, poissons anges, sardes à queue jaune et une centaine d'autres poissons. Il faut juste se mettre dos à la paroi et garder les yeux fixés et bien ouverts vers le grand bleu. Magnifique. Ensuite une remontée douce nous amène vers un plateau de 20 mètres. Avec une belle visibilité, on peut le voir en entier. Dans la réserve, les poissons sont moins craintifs et se laissent prendre plus facilement en photo. Nous retournons tranquillement en longeant la paroi vers notre annexe et admirons le paysage. Rarement nous touchons la surface avec si peu d'air dans nos blocs.

De retour au bateau, nous constatons que le vent a tourné au sud-ouest, la houle rentre dans la baie et transforme Atalama en shaker. Les 2 premiers jours c'était un mouillage tranquille ! Mais là, ça devient dur. Après avoir gonflé les blocs, nous faisons un tour à terre pour calmer un peu notre estomac et pour savourer une glace. A contre coeur nous rentrons au bateau et savons déjà que la soirée et la nuit seront longues. La mer ne se calme pas avant le lendemain en fin de matinée. Le mouillage est de temps en temps rouleur, de temps en temps très calme avec ou sans rafales de vent. En prime, il y a toujours ces grains de pluie. Rien de constant et fatiguant à la fin.

Manu et Maxime souhaitent plonger avec nous, nous acceptons volontier leur invitation. Ils louent un bloc au CIP et Eric repasse en mode encadrant. La plongée se fait à partir du jardin de corail en allant vers la ponte carangues, 32.5 mètres, 71 minutes. Elle ressemble beaucoup à celle d'hier. Sauf que dès la tête sous l'eau, des poissons nous entourent déjà. Au début c'est un plateau à 7 mètres avec des coraux mous. Un peu plus loin, nous descendons le long d'un tombant jusqu'aux 30 mètres. On y trouve les mêmes poissons qu'hier. À nouveau dos à la paroi et les yeux fixés grand ouverts vers le grand bleu pour profiter du spectacle. Au retour, nous traversons le plateau de 20 mètres et longeons la paroi jusqu'à la bouée.

À nouveau seuls et n'ayant pas envie de partir, nous souhaitons découvrir également le grand ilet. Départ de la bouée piscine vers la pointe barracuda, 26.3 mètres, 79 minutes. C'est la deuxième plongée de la journée. Aucun rayon de soleil n'est visible dans le ciel, que des gros nuages noirs. Nos combis n'ont pas eu le temps de sécher et déjà avant de partir nous avons froid. Nous mettons un t-shirt pour le trajet mais il commence à pleuvoir. La température de l'eau semble plus chaude que la température de l'air. Toujours motivés, nous ne trainons pas en surface. Une fois immergés, le tombant s'ouvre rapidement devant nous. Jusqu'aux 16 mètres, il est très joli avec des beaux bancs de poissons près de la surface (orphies, divers carangues, balistes) par contre à 30 mètres, c'est le grand bleu vierge. Eric qui a autant espéré retrouver des gros thazards... Entre les roches et les coraux se baladent des pagres, sardes, merous, poissons anges, toutes sortes de labres, des poissons-perroquets, balistes royaux, tortues et plein d'autres animaux. C'était une belle plongée mais le froid nous a gâché un peu l'envie. Faut-il déjà commencer à mettre notre combi de 7 mm ? Le 5 mm ne suffit plus aux Antilles. Il ne faut pas abuser quand même ! Donc demain nous ne plongerons qu'une fois s'il n'y a pas de soleil !

De retour au bateau, nous constatons que le mouillage est redevenu très calme et après avoir pris notre douche nous prenons un thé pour nous rechauffer. Les blocs sont gonflés et le matériel suspendu pour sécher.

Nous enchainons les plongées, cette fois-ci avec un départ de l’aquarium, 33.3 mètres, 84 minutes : Nous glissons en longeant une bande de sable style piste de ski et arrivons sur un magnifique tombant. Un vrai festival de formes et de couleurs, des poissons et des animaux fixes… À certains endroits l'eau est plus chaude, les sources chaudes ne sont pas très loin.

Pour clôturer notre séjour, nous souhaitons faire une dernière plongée aux ilets, 41.1 mètres, 72 minutes : le tour complet de du petit ilet. Notre site préféré. Les thazards sont à nouveau au rendez-vous. Sans surprise, c'est à nouveau une super-belle plongée. Eric utilise son tuba les derniers 50 mètres pour rejoindre l'annexe, il lui manquait un peu d'air à la fin.

Entre les plongées, nous avons pris le temps de faire quelques courses au supermarché qui se trouve à 10 minutes à pied. Et nous passons quelques moments agréables en compagnie de la famille moussepic. La veille de notre départ, à notre grande surprise, Quo Vadis vient nous dire bonjour au mouillage. Ils viennent d'arriver. Trop envie de discuter un peu avec eux, nous décidons de prolonger notre séjour d'une journée et les invitons à passer une soirée en notre compagnie sur Atalama.

Il nous reste donc une journée libre, heureusement les affaires de plongée ne sont pas encore rangées. L'annexe bien chargée, nous partons pour le Jardin Japonais, 20.9 mètres, 84 minutes : récif pré-corallien se situant vers la pointe Malendure. Un spot totalement différent. Juste au début il y a une arche. Nous découvrons une succession de roches et de banc de sable où jouent à cache-cache les marionnettes à tête dorée, un labyrinthe particulièrement riche en gorgones éventails et gorgones arborescentes. C’est au milieu des diverses éponges vases que s’abrite une multitude de petits animaux. Une petite plongée pépère qui vaut le coup.

Et ça y est : Fin du mode plongée. Nous quittons Malendure, après 13 belles plongées et quelques-unes nécessitant des superlatifs. Les oreilles demandent un peu de repos... Grand merci au compresseur qui nous a permit cette autonomie.

Nous sommes arrivés à Deshaies cet après-midi, dernière escale en Guadeloupe. Normalement, départ lundi pour Montserrat. Nous avons croisé une baleine qui nous a salués de sa queue, trop bien ! Elle était un peu loin, mais on était contents quand même !