2015-05 Nav. BVI -> Bermuda

Ca y est, nous sommes arrivés aux Bermudas depuis ce matin 10 mai. Départ dimanche dernier 3 mai, 7 jours de nav. !!! Fatigués, nous nous reposons demain, et si la météo est bonne nous repartirons au plus vite.

Départ le 3 mai, arrivée le 10 mai 2015. 835 MN dont 40 heures en moteur. Nous avons gagné 1 heure mais perdu 10°C en température !

Après les dernières préparations et une dernière baignade dans l'eau chaude, il est temps de larguer les amarres. Le vent n'est toujours pas favorable pour faire une route directe vers les Açores. Donc nous décidons de faire cap au nord vers Bermuda.

La navigation entre Virgin Gorda et Anagada est très agréable. 15 Mn dans une eau peu profonde (entre 10 et 25 mètres maxi), nous distinguons le fond et la mer est d'une couleur bleue turquoise, magnifique. Anagada est une île très plate avec des plages de sable blanc à perte de vue mais nous n'avons pas prévu de nous y arrêter. Il fait chaud, je me repose, Eric assure la navigation avec Bob notre régulateur.

Les Gribs annoncent un vent de Sud-Est, idéal pour monter au nord. Mais contrairement aux prévisions, une fois Anagada derrière nous, la mer devient de plus en plus agitée et le vent tourne au nord, au début nous sommes au travers mais rapidement l'allure tourne vers le bon plein. Si nous l'avions su ! Nous sommes tous les deux un peu barbouillés et avons du mal à dormir. Ça bouge dans tous les sens, c'est très inconfortable et des vagues passent au-dessus du cockpit. Par contre Bob se sent dans son élément, il fonctionne super bien, avec 1 riz et le Génois totalement déroulé nous faisons des pics à plus de 7 noeuds.
Le 6 mai, après avoir passé 3 jours et 7 heures au bon plein, nous sommes à mi-chemin et les tropiques sont loin derrière nous. Eric commence à mettre un t-shirt, la température chute, il fait beaucoup plus froid spécifiquement la nuit. Le vent est frais, le taux d'humidité monte et la petite couverture au-dessus des draps n'est pas un luxe. Le seau d'eau de mer habituel pour la douche est remplacé par un peu d'eau chaude.

Petit à petit le vent tombe et la mer commence à se calmer, la vitesse chute entre 2 et 2.5 noeuds, au point que Bob refuse de faire son travail correctement. Il sera remplacé par Bobette, notre pilote automatique. Nous mettons le moteur en route mais laissons les voiles pour gagner un peu en vitesse. La vie à bord reprend, nous prenons une douche, nous faisons nos quarts, nous lisons beaucoup, nous écoutons la musique. Nous prenons tous nos repas dans le cockpit en regardant la mer d'une couleur bleue pure, intense et profonde. De temps en temps nous voyons des physalies passer à coté du bateau ainsi que quelques oiseaux, mais aucun mammifère marin.

A 6 heures du matin, pendant mon quart, à 10 Mn avant notre arrivée, le contrôle center de Bermuda nous contacte en nous demandant de nous identifier. Je réveille Eric qui répond à leur appel, et là, il est submergé de questions : au début des questions standard comme le nom du bateau, le propriétaire, le nombre de personnes à bord, le dernier port etc. etc. mais à notre grande surprise il demande également le n° de notre iridium, l'identifiant de la balise de détresse, le type de survie et l'heure d'arrivée prévue. Ensuite il nous explique qu'un paquebot arrivera au même moment et qu'il est prioritaire. Il nous reste encore un peu de chemin à faire et tranquillement nous avançons vers la balise d'entrée du chenal. Nous recontactons le contrôle center, voyons le paquebot à notre bâbord et commençons à tourner un peu au rond en attendant.
Sans le faire exprès, à un moment donné, nous nous trouvons sur son chemin. Le contrôle center nous contacte aussitôt en nous disant de dégager, au moment même où le paquebot nous envoie un coup de corne de brume et où le bateau-pilote nous fonce dessus en nous poussant hors du chenal vers les cailloux. Un coup de stress matinal dont nous nous serions bien passés. Une heure plus tard, nous accostons Atalama au quai pour faire notre clearance à St George.