• 2015-02 Martinique

    Avant de continuer notre voyage vers les îles plus au nord, nous nous arrêtons à nouveau à Martinique. Une nuit à St Anne, une nuit au Marin, 6 nuits dans l'Anse d'Arlet et 2 nuits à Saint Pierre. Pour plonger, se balader et pour passer un peu de temps avec nos amis de Métis. Car c'est ici que nos parcours se séparent. Gérard et Evelyne partent vers le sud, nous vers le nord. Les retrouvailles n'auront pas lieu avant mi-juillet, date de notre retour.

    Au Marin, Eric était en train de monter la nouvelle dérive arrière quand il voit arriver une annexe surmontée d'une tête connue...qui cela peut-il être ? mais oui, c'est Armel de l'ANBK (l'association du pont du Bonhomme dont nous sommes adhérents, et où nous avons notre mouillage à l'année). Nous savions qu'il était aux Antilles mais c'est une chance qu'il nous ait vu parmi les centaines de bateaux présents dans la baie. La coque orange aide bien. Malheureusement, il rentre des Grenadines, et reprend l'avion le soir même, nous n'aurons pas le temps de prendre un verre ensemble.
    Dérive installée, avitaillement fait, nous repartons le lendemain pour les Anses d'Arlet.

    2015-02 MartiniqueNous ne faisons que 2 plongées à Grande Anse, l'une de nuit et l'autre de jour. Celle de nuit, à la pointe Lézarde, avec beaucoup trop de courant et peu de vie nocturne (hors mi le calmar et les langoustes), n'était pas un grand succès.
    Par-contre celle de jour, à la Petite Jorasse était magnifique. Une plongée riche en rencontres dans un paysage hors du commun, avec en prime en fin de plongée le ballet d'un banc de sardines, pourchassées nonchallament par des carangues bleues et jaunes.

    Le temps passe vite. Les 4 premiers jours, mes pieds ne touchent pas terre. Entre les plongées, la nage avec les tortues, du snorkeling, le grattage de la coque du bateau (çà pousse !), la préparation des petits bocaux de conserves, un peu d'internet, une journée de pluie et les soirées ensembles avec Gérard et Evelyne, il ne reste pas beaucoup de temps disponible. Eric ne va à terre que pour chercher du pain.
    Finalement la 5ème journée, nous partons tous les 4 pour une petite balade dans le foret et à l'ombre direction la pointe Salomon. Avec picknick aux Ruines de la Batterie. Le retour se fait par la mangrove. Nous terminons notre balade sur la terrasse d'un bar au bord de la mer pour savourer une bière ou une glace. 

    2015-02 MartiniqueEvelyne, enchantée par notre sortie en snorkeling (en prime il y avait la tortue), accepte de faire un baptême. Nous (Eric et moi-même) partons avec nos palmes, masques et tubas en mission à la recherche d'un site bien adapté. Finalement nous optons pour le même endroit. Eric l'équipe, fait le briefing et lui fait le baptême, moi, avec mon APN je témoigne de l’événement de la surface. Malheureusement elle n'arrive pas à bien passer ses oreilles et la baptême s'arrête à 4 mètres, 5 minutes plus tard.

    L'heure de la séparation approche et nous passons une dernière soirée ensemble sur Atalama. Nous gardons tous des très bons souvenirs du temps qu'on a passé ensemble. En partant de l'anse, la corne de brume sonne une dernière fois. sniffsniff.

    Le personnel du port, tout excité, vient également nous dire au revoir. En expliquant fermement que laisser l'annexe là où elle est actuellement est interdit ! Hein ? La notre, bien rangée sur le pont, ne gêne pas. Nous avons navigué déjà plusieurs fois de cette façon avant de recevoir cette interdiction. Nous ne comprenons rien. Il semble qu'eux non plus. Finalement tout était basé sur un grand "misunderstanding" car juste après notre départ, ils ont trouvé une annexe seule sur "notre bouée". Cette pratique est formellement interdite.

    Petit anecdote : Après avoir passé une nuit à l'ancre, un monsieur, déjà dans l'anse depuis 3 mois, quitte "sa bouée" et propose qu'on prenne "sa place", de façon à la reprendre dès notre départ. Jusqu’à la, rien de spécial.
    Mais il faut savoir que les bouées dans l'anse sont mises à disposition gratuitement dans la zone la mieux protégée et donc très recherchées. Mais elles sont financées par la commune. Résultat : les impôts ont augmentés fortement ces dernières années. Certains habitants souhaitent qu'elles deviennent payantes, les commerçants s'y opposent.
    Pendant notre séjour dans l'anse nous avons constaté qu'il y a très peu de renouvellement sur ces bouées. Certains bateaux ont carrément accroché leurs chaînes avec un mousqueton sur les blocs au fond. D'autres ne sont pas du tout habités. Ces propriétaires ont également acquis des habitudes protectrices. Comme par exemple mettre l'annexe sur bouée pour réserver sa place. Et voila pourquoi les gardiens du port sont venus nous voir. En pensant que celle trouvée nous appartenait.

    Peut-être les bouées payantes établieraient-elles un équilibre plus équitable entre les bateaux de passage, les bateaux de longue durée et les habitants. Par exemple un prix de 5 euros par jour et par bouée aiderait à payer les charges de gestion.

    La navigation vers Saint Pierre se fait à la voile, vent arrière et avec du soleil. De loin, nous voyons un banc d'une quarantaine de dauphins se diriger vers nous. Super spectacle. A l'arrivée, nous découvrons une montagne pelée totalement dégagée. Deuxième super spectacle. Ça donne vraiment envie de rester plus longtemps pour lui rendre visite et de découvrir la vue de là haut.

    Nous trouvons une petite place de mouillage au sud de la baie, proche du club de plongée "Surcouf Dive". Malheureusement cette fois ci, c'est très rouleur. La nuit sera longue.

    2015-02 Martinique


    A St pierre, le contexte du mouillage est totalement différent. Les fonds descendent très rapidement, laissant peu de place pour trouver un bon mouillage dans l'eau peu profonde. Un americain avec son voilier de location, mouille au moins 6 fois et finit par se trouver trop près des barques de pêcheurs. Les pêcheurs impuissants observent la situation depuis leur cabane. Le lendemain rebelote, mais cette fois ci c'est un français qui fait autant, si ce n'est pas plus de tentatives, et sans guindeau. En premier, il mouille sur notre chaîne. Ensuite il utilise des pare-battages pour éviter de toucher les barques de pêcheurs. Finalement il décide de mouiller plus loin dans les eaux profondes. C'est sûr, les bonnes places sont rares.

    Un peu plus loin, un catamaran anglais passe au dessus d'un casier. Il coupe le fil, dit "everything is fine", mais nous voyons le bidon toujours accroché à son bateau. Il coupe le 2eme bout, redit "everything is fine" et part. Nous comprenons bien que les relations avec les pêcheurs soient un peu tendues.

    Mais le lendemain, un troisième super spectacle nous attend. Eric en rêvait depuis longtemps. Une plongée sur l'épave du Roraïma, vapeur posé sur 50 m de fond et coulé au moment de l'éruption volcanique en 1902. Après plus de 110 ans au fond, il est encore en très bon état. En plus il est totalement colonisé avec des nombreux animaux (entre autre coraux et éponges sans oublier les poissons). Le secteur de barre, le pont, les soutes et les coursives sont bien visibles, ainsi que le clapet de la cheminée. Olivier, responsable du club de plongée, nous fait un briefing bien détaillé avant de monter sur le bateau. Nous ne sommes que 2 à bord ! Il nous dépose à la bouée reliée au secteur de barre, et nous récupère 45 minutes plus tard à la bouée reliée à la proue. Cette plongée récompense largement la nuit blanche qu'on vient de passer (avant une 50, bravo...).

    De retour sur Atalama, la SNSM vient nous voir : il y a une vigilance jaune pour les 2 nuits à venir. La houle tournera au nord ouest et il faut bien vérifier son mouillage. Un peu inquiets, nous préparons Atalama et enlevons le taud de soleil afin de pouvoir partir rapidement si besoin pendant la nuit. Finalement la mer sera très calme voir plate. Nous passons une très bonne nuit. Le lendemain, nous préférons quand même partir au lieu de laisser le bateau seul en se baladant en montagne. Également une plongée sur la perle est décalée à une date ultérieure et inconnue.
    Nous aimerions faire encore tellement de choses à Martinique. Nous avons déjà fait beaucoup, mais nous avons toujours l’impression d'avoir manqué autant. Ce petit bout de France, de l'autre coté de l'atlantique, s'est bien ancré dans notre cœur.
    Encore une destination inoubliable que nous ajoutons à notre liste. Sachant qu'elle ne sera pas la dernière, nous hissons nos voiles et mettons route vers la Dominique.

    Imaginez le décor : A l'aube, nous hissons nos voiles, pas besoin de mettre le moteur car le vent nous pousse gentillement vers le nord de la baie. Nous voyons le soleil qui brille sur la montagne pelée vierge de nuages. Autour de nous, la mer est plate comme un miroir. Au loin, nous avons une vue dégagée sur le sud de la Martinique. C'est paisible, nous n'entendons pas de bruit, uniquement le vent qui souffle et le bruit des vagues crées par le bateau.
    Voila le moment de paix et de bonheur, que nous avons partagé avec la maman d'Eric au téléphone.

    2015-02 Martinique

    « Mes petites recettes faciles2015-02 Dominica »