• ATALAMA

    Et le vulcain 5 ? Il y a quelques mois, Eric avait déjà fait une demande de dossier mais n’a jamais reçu de réponse. Le 6 janvier 2012, l’inventaire tombe dans ma boite mail. En plus le prix du bateau a été à la baisse et devient vraiment intéressant.

    Eric vérifie les équipements présents et découvre qu’il correspond à ce qu’on cherche. Un dériveur intégral, environ 10m de longueur, un intérieur lumineux et bien construit. Idéal pour 2 personnes. Et il a une cabine avec un grand lit. Après notre visite à Ouistreham, nous sommes méfiants sur l’état de la coque indiqué sur l’inventaire. Eric prend contact avec le propriétaire. L’histoire du voilier et l’inventaire reçus ainsi que la conversation téléphonique reflète une personne honnête. Il nous explique qu’une personne l’a réservé mais que rien n’est signé. Il est dont toujours à vendre. Et voilà, il faut à nouveau prendre des décisions. Que faire ? Aller là bas voir le bateau ? Et si oui quand ? Où faut-il laisser tomber l’affaire ? Difficile. Difficile. En plus au même moment un autre bateau très intéressant vient de se pointer sur le marché. A nous de faire notre choix. Il faut vraiment être sur qu’on peut et qu’on veut acheter ce bateau. Nous discutons tout l’après midi et se renseignons sur Internet pour les billets de train. Le soir Eric rappelle le propriétaire pour l’annoncer que nous venons le voir.

    Nous réservons le train pour le 13 et 14 janvier et je passerai le lundi matin à la gare pour récupérer les billets. Nous réservons un hôtel et fixons un rendez-vous pour samedi matin 14 janvier.

    Équipe d’une lampe et de mon appareil photo, nous sommes prêts à affronter et mettre à nu l’ennemie n°1 « madame Rouille ». Nous avons prévu d’ouvrir toutes les portes et planches pour une inspection totale du bateau. C’est le seul moment que nous avons pour le visiter dont il faut bien se préparer. Et rien ne doit être laissé au hasard. 

    Il fait très froid à Valence. Le matin, un ciel bleu, un vent glacial et un soleil brille dans sa splendeur. Une belle journée. Une fois sur place, notre 1ère impression est très bonne. Le bateau n’est pas à l’eau mais sur une remorque, permettent de visualiser l’intérieur de la dérive sans problème. Également la coque est « à l’air libre ». Beaucoup plus facile à inspecter. Elle est propre et nous ne voyons pas de tache de rouille ! Nous faisons un tour d’extérieur. Rien ! Nous continuons notre visite. En arrivant sur le pont, nous découvrons un bateau envahi par des feuilles de chêne. Nous poussons délicatement les feuilles pour découvrir une coque toujours sans rouille. Ce n’est pas possible, c’est incroyable. Non ça ne peut pas être vrai. Nous examinons au peigne fin la coque, trouvons quelques petites taches minuscules, mais très superficiel. Le propriétaire explique qu’il se baladait sur le bateau « toujours avec un pot de peinture dans les mains ». Dès que la rouille fait surface, « ghostbuster » vient pour l’éliminer. Eric continue son tour sur le pont et je suis invitée à découvrir l’intérieur. Et là, pas de surprise. Les photos reçues le reflètent exactement. Il est lumineux, je peux marcher partout sans cogner ma tête. Aucun obstacle ne bloque le passage. Partout on trouve des rangements. Je commence délicatement à déplacer des coussins pour essayer de voir la coque intérieure.

    Entre temps Eric vient me joindre. A 3 nous faisons un tour intérieur du bateau. Le propriétaire nous laisse après seul pour que nous puissions explorer ce petit bijou comme des grands. Sans surveillance, tout seul. Nous se regardons dans les jeux et sans dire un mot nous sentons le même chose. Nous sommes touchés par le charme de ce petit bateau. Eric veut quand même être sur et fouille un peu devant et dans le local technique à la recherche de notre fameuse « madame Rouille ». Et là, il la voit, dessous le presse étoupe. Seule dans son petit coin. Sur une petite équerre d’une surface de même pas 15cm². Eric gratte et tombe rapidement sur de dur. Même à l’endroit où la rouille a plus de chance de s’installer, elle n’est présente que superficiellement. Maintenant nous sommes sur, aujourd’hui nous avons trouvé notre bateau ! Son nom : ATALAMA.

    Après avoir été invité au repas de famille, nous signons le compromis de vente. Nous faisons notre chèque d’acompte. Il n’y a plus de retour possible. Pendant notre visite, nous n’avons pas eu la possibilité de faire tourner le moteur. Nous mettons dont une clause dans le contrat indiquant qu’au moment de la signature définitive, le propriétaire doit nous prouver qu’il tourne. Également le propriétaire prend en charge la mise à l’eau du bateau.

    Malheureusement le temps passe vite, et avant que nous le réalisions, nous y sommes, à nouveau dans le train direction Lorient.

    Nous gardons de ce petit voyage un très bon souvenir. Le propriétaire était venu nous chercher à l’hôtel. L’accueil était très chaleureux, le repas délicieux et en prime, nous étions amenés à nouveau à la gare, permettent de prendre notre train à l’heure. Nous avons découvert une famille très sympathique.

    Le dimanche, nous recevons un mail de leur part avec l’inventaire.

    « Bonsoir à tous les 2. Nous espérons que vous êtes bien rentrés hier soir, nous sommes ravis qu'Atalama ait trouvé de nouveaux propriétaires avec de beaux projets de voyage. Comme convenu, voici un inventaire en bonne et due forme signé par Michel. Une fois validé par vos soins, merci de nous en faire parvenir un exemplaire signé. Nous restons à votre disposition et vous tenons informés dès que nous avons une date pour la mise à l'eau au port de l'Epervière. Aurélie »

    Eric répond : « Bonsoir à vous 2. Oui nous sommes bien rentrés, pour découvrir que finalement il faisait aussi froid chez nous ! Nous sommes biens contents d'avoir trouvé Atalama, et toute la journée la chanson "Ho mon bateau..." m'a trotté dans la tête... Nous avons lu l'inventaire que vous nous avez envoyé, merci de votre rapidité. Merci encore pour votre accueil, Eric et Corina »

    Eric envoie un mail avec des photos à nos amis pour leur prévenir du bon nouvel. En titre : « et oui ! ayé ! » « Salut. Un peu de précision tout de même. J'imagine que vous avez compris que nous avons trouvé notre bateau. Nous étions à Valence hier pour le visiter (oui c'est loin), nous avons signé le compromis avant de reprendre le train. Pour les connaisseurs, il s'agit d'un Vulcain 5 en acier, dériveur intégral de 10,20 (flottaison), largeur 3.60m, tirant d'eau 0.80 à 2.10. Il a 2 petites dérives de portant dans la jupe. C'est un plan Caroff, l'architecte qui a dessiné tant de voiliers de voyage, il a été fabriqué par les chantiers Brument. Evidemment ce ne sera pas un foudre de guerre, et nous attendons de voir ce qu'il donnera au près. Ceux qui ont connu Merlin ne doivent pas s'attendre à des miracles, mais nous espérons qu'il nous permettra de prendre bien du plaisir. Son propriétaire actuel dit que c'est une Land Rover des mers, je suis d'accord avec le terme. Son premier propriétaire était de méditerranée, ensuite il a été racheté par un Lorientais (sissi) qui l'a totalement refait entre 1997 et 2001 puis voyagé 3 ans (Brésil). Le propriétaire actuel l'a racheté en 2006 à Doëlan pour le ramener à Valence, et est parti 5 mois en Méditerranée. Il revient donc une 2ième fois au Pays de Lorient. Notre phobie de la rouille depuis la visite de Ouistreham à Noël nous a permis de vérifier que le bateau est nickel. Rien sur le pont, puis de dérive, cockpit, coque, juste quelques endroits dans les fonds, mais sans aucune gravité (sous le presse étoupe, normal). Même si le moteur accuse 4400h au compteur, que la GV et la survie sont à changer, le Génois et la trinquette sont très bien et il a tout ce qu'il faut (il a même un régulateur d'allure Cap Horn, un dessalinisateur, un chauffage webasto, guindeau électrique, radar, éolienne et panneaux solaires sur portique, bimini, etc...). Et une vraie cabine avant, avec un lit-qu'on-pose-les-pieds-par-terre-pour-en-descendre, une cabine arrière tribord et un local technique à l'arrière des toilettes à bâbord. Pour un budget qui nous permet largement d'envisager un nouveau moteur, GV et survie. Et en prime une annexe Caribe a fond semi-rigide avec son moteur 4T, très bien pour transporter le matos de plongée ! Maintenant, va falloir qu'on s'organise pour le remonter dans l'coin : Descente du Rhône, puis canal du midi entre l'étang de Thau et Bordeaux, puis la mer enfin jusqu'à Lorient...cet été nos vacances se passeront certainement sur le canal du midi. Il faut juste que le moteur tienne jusqu'à Lorient. Ci joint quelques photos : vu la couleur du bateau, on nous reconnaîtra de loin... Comme dirait l'aut' : "On est drôlement ben content" :-) :-) :-) ++ Eric et Corina »

    Mais pourquoi n’était-il pas vendu ? Pourquoi restait-il en vente aussi longtemps ?

    Et voilà la réponse à nos questions. Atalama a été mise en vente une 1ère fois. Rapidement il trouve preneur et un compromis de vente a été signé. Mais au moment de la signature finale, le nouveau propriétaire souhaite annuler la vente. Pour des raisons familiales. La vente sera annulée, un coup dur pour Michel qui avait fait le deuil mais se trouve à nouveau avec son bateau dans son jardin. Après quelques temps il remette le bateau une 2ème fois en vente. Il semble avoir eu beaucoup de visites. Certains étaient surpris de voir le bateau sur une remorque. D’autres, venu de loin n’ont pas donné suite. Il y a même certaines personnes qui ont voulu casser l’intérieur. Michel a refusé de leur vendre. Heureusement pour nous.

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