De Valence à Toulouse - Du petit Rhône à Marseillan

Une fois arrivés dans le petit Rhône, la vie devient beaucoup plus calme et le stress d'avoir une mauvaise rivière est derrière nous. Sa petite taille et les arbres sur les rives font que nous sommes bien à l'abri du vent et les conditions de navigation sont très clémentes. Il pleut, il ne fait pas chaud mais le paysage est sympa, varié et le moral est bon. Nous sommes déjà partis depuis 2,5 jours et nous tenons bien notre planning. Nous avons rendez-vous le 7 mai à Toulouse et tant que nous pouvons avancer, nous continuons à tracer notre route. 

Nous passons sous des ponts anciens et rencontrons des chevaux sauvages de Camargue. Juste avant l'écluse de St Gilles, le petit Rhône se transforme en "Canal du Rhône à Sète". Nous y arrivons rapidement. Nous la passons sans nous en rendre compte. Le niveau de l'éclusage est tellement ridicule en comparaison avec celui sur le Rhône qu'avant d'être bien amarré, il faut partir car les portes de l'écluse sont déjà ouvertes. Le gilet de sauvetage n'est plus obligatoire et personne ne vient contrôler la présence de la vignette, notre parole suffit. 

Le canal du Rhône à Sète est une ligne droite qui donne à certains moments une navigation monotone. Nous rencontrons quelques bateaux mais il n'y a pas foule. Le paysage est ouvert et les montagnes nous saluent. Des oiseaux divers, entre autres des flamands roses et des canards, mangent ou dorment paisiblement dans les mares qui longent le canal. La jonction avec le Lez à la hauteur de Palavas est sympa à voir, mais nous sommes contents de ne pas avoir loué un bateau pour faire cette partie du trajet. Ce n'est pas notre coin préféré. Fatigués et gelés nous arrivons en début soirée à Frontignan. Nous sommes obligés de nous arrêter. Le pont de Frontignan ne se lève que 2 fois par jour, à 8h30 et à 16h30. Il faut dont attendre le lendemain. Pour être honnête, nous avons froid et aucun envie de continuer à tracer notre route ce soir. Notre seul envie est d'être à l'intérieur et de manger un plat bien chaud. La gare est juste à coté, les conditions de météo ne sont pas très favorables (la réputation du sud de la France - beau et chaud - ne se confirme pas) et la vue est peu intéressante. La fatigue nous rattrape et nous décidons de nous mettre tôt au lit pour être en forme demain.

Le 1er mai, nous continuons notre route en ligne droite vers l'étang de Thau. Le soleil est au rendez-vous mais le vent moderé est froid. Une fois arrivés à Sète, Atalama commence à se sentir à nouveau à la maison : autour de nous, plusieurs bateaux ont un mat, un mat bien vertical et pas posé sur le pont ! A l'entrée, un grand panneau indique que les bateaux de rivière ne sont pas autorisés sur l'étang quand le vent souffle à plus de force 3. Ca ne nous concerne pas. Après notre expérience sur le Rhône, nous comprenons bien les difficultés qu'un bateau de rivière (sans quille et le plupart pilotés par un capitain qui n'a ni permis ni expérience) peut rencontrer. La traversée se fait dans des conditions idéales, au moins pour un bateau à moteur ! Pas de vent, du soleil, une "mer" plate avec peu de personnes autour de nous. La vue sur l'étang est très agréable et à savourer sans modération. Au loin les Pyrénées avec leurs cols enneigés sont visibles. 

Eric décide de tester le pilote automatique. Il m'explique comment ça fonctionne mais nous découvrons rapidement que le système en place n'est pas au top. Le pilote est fixé sur la banquette en bois qui est montée sur une charnière, et à chaque mouvement du pilote, la banquette se soulève. De plus, après vérification le cap indiqué sur l'écran du pilote a un écart de 10° avec le compas et le GPS. Ce n'est pas catastrophique, mais bien à savoir. Nous avons décidé de nous arrêter à Marseillan pour faire le plein d'eau, pour déjeuner et pour prendre une douche.