• De Marseillan à Toulouse

    De Marseillan à ToulouseUn phare indique l'entrée du canal de midi à 2 pas de Marseillan. Plusieurs voiliers sont amarrés sur les rives. Nous sentons bien que la mer n'est pas loin. Nous n'avons pas le temps de rêver, avec bonne humeur nous continuons notre route et nous espérons être loin ce soir. 

    De Marseillan à ToulouseMais une fois arrivés à la 1ere écluse, un monsieur nous explique gentiment en anglais qu'aujourd'hui "It is Laborday". Toutes les écluses sont fermées. Les guides de navigation parlent des dates de fermeture, mais nulle part le 1 mai n’est indiqué. On aurait quand même pu s'en douter ! Nous sommes forcés de nous arrêter mais l'idée ne nous déplait pas. Heureusement il fait chaud et beau, Eric fait une sieste sur le pont et nous passons une après-midi tranquille avec un livre et de la crème solaire. Nous faisons un tour de l'écluse pour voir son fonctionnement et ses contraintes. La 1ere chose qui nous flashe aux yeux, c'est les morceaux de bois et les feuilles mortes accumulés devant la porte. En plus le bout "spécial écluse" est inutilisable. Il n'y a pas de bollard flottant. 

    Le paysage est paisible, nous entendons des grenouilles et des oiseaux chanter. Nous sommes très peu perturbés par les bruits mécaniques créés par les hommes. C'est agréable de revenir à la nature. Même après seulement 3 jours de vacances nous avons l'impression d'être déjà en route depuis plusieurs semaines. Nous nous levons tôt, nous passons la journée ensemble et découvrons notre bateau dans cette aventure inconnue mais si excitante. Le soir nous préparons le planning pour les jours à venir. Nous nous basons sur le temps d'éclusage indiqué dans les livres soit 15 minutes mais pensons que c'est trop optimiste. Demain le temps nous le dira... 

    De Marseillan à ToulouseDès 9 heures nous passons la 1ère écluse sur le canal. Il ne nous reste plus que 58 écluses à faire... Des écluses simples, doubles, triples, quadruples et même à Foncérannes nous passons une écluse septuple. Nous avons mis une planche en bois au milieu du bateau (sur la partie le plus large) et des parbattages un peu partout pour protéger la coque. Normalement 4 bateaux peuvent passer dans une écluse au même moment mais en général nous étions seuls ou accompagnés de 1 ou 2 bateaux de rivière. Il faut savoir que la plupart des personnes qui sont en location ont peu ou aucune expérience de navigation. Un jour, un bateau de location est entré dans une écluse avant nous. Heureusement. Car il a utilisé les murs pour se diriger à l'intérieur et la porte pour s'arrêter. Après il a passé 10 minutes pour démêler son amarre, laissant son bateau se déplacer en toute liberté à droite et à gauche. Ça n'avait pas l'air de l'inquiéter.

    De Marseillan à ToulouseLe plus fragile pendant l'éclusage est le mat avec son enrouleur. Etant plus long qu'Atalama, il risque de s'abîmer en touchant le mur de l'écluse ou un autre bateau. Pour éviter qu'il touche, Eric est obligé de le diriger, en tirant sur l'amarre à l'arrière, vers le milieu du bassin. Ma responsabilité est d'éviter qu'Atalama se mette en travers et d'arrêter au bon moment l'élan qu'Eric lui donne. Cette manœuvre n'est pas toujours facile et fatigue beaucoup. Si le bois sur lequel repose le mat à l'avant du bateau était plus long, il pourrait peut-être mieux le protéger et lui éviter de toucher le mur. Jusqu'à l'écluse Méditerranée nous sommes montants, à partir de l'écluse Océan, nous sommes avalants. Elles sont à 189m au-dessus du niveau de la mer. Une fois arrivés à l'écluse Océan, l'éclusage descendant est beaucoup plus facile et moins fatigant. Nous commençons à aimer à nouveau les écluses.       

    De Marseillan à ToulousePendant tout le trajet jusqu'à Toulouse, nous rencontrons peu de gens. A cette période de l'année, chaque éclusier voit passer une vingtaine de bateaux par jour (en haute saison ils comptent 80 à 100 bateaux par jour). La partie le plus visitée est d'Agde à Castelnaudary. Après c'est beaucoup plus calme. Peut-être pour cette raison, le VNF est en train d'automatiser le trajet. Toutes les écluses simples à partir de l'écluse Océan vers Toulouse sont équipées d'une borne. Les horaires restent les mêmes et il ne faut pas être surpris quand vous restez bloqué devant une écluse automatique entre 12h30 et 13h30 !  Même les automates doivent faire une pause déjeuner !

    De Marseillan à ToulouseToute la semaine la météo était très variée (vent frais, pluie, soleil, nuages, orages) et à certains moments il était impossible de savoir comment s'habiller. Quand le soleil nous tient compagnie, il brille et crée des étincelles sur l'eau comme un feu d'artifice. Nous traversons un paysage très varié et joli, qui change à chaque virage. A certains endroits la beauté nous coupe le souffle. Spécifiquement aux alentours de Capestang nous savourons pleinement la vue que mère nature nous offre. Nous sommes à flanc de colline et avons une vue superbe sur la vallée et les reliefs au loin. Des vignobles à perte de vue. C'est trop beau pour pouvoir décrire la sensation ressentie. La Collégiale de Capestang est visible de loin et toute la journée notre route serpente autour. Pendant l'éclusage à l'écluse de Peyruque j'étais aux 1ère loges avec une belle vue sur les Pyrénées enneigés. Nous passons en dessous de jolis ponts anciens, pas toujours très hauts et quelques fois un peu étroits (le pont le plus bas est celui de Carcassonne avec une hauteur de 3,33 m au milieu).

    De Marseillan à ToulouseNous croisons plusieurs aqueducs et à Béziers nous passons carrément sur un pont au-dessus de la rivière. Le soir, nous nous arrêtons à des points d'amarrage, devant une écluse ou même sur la rive sauvage pour passer la nuit. Les oiseaux et les grenouilles se font entendre. Nous voyons beaucoup de canards, des hérons, des oiseaux de toutes les  couleurs, ainsi que quelques cygnes. Malheureusement nous n'avons pas eu le temps de nous arrêter longtemps à des endroits sympas. Peut être une autre fois. Chaque jour nous passons un maximum d'écluses. Un ou deux après-midis, nous ne faisons que ça. Une écluse, un peu plus loin une autre etc. etc. Une simple, une double, une triple pour finir avec une quadruple. Dur dur de recommencer le lendemain.

    Lundi 7 mai, nous arrivons vers midi à Toulouse. Contents et en même temps très tristes. L'aventure s'arrête ici pour le moment. Nous espérons reprendre la route rapidement pour amener Atalama à la maison. Nous avons parcouru pendant 10 jours 510 km, avons fait 83 heures de moteur et avons passé 75 écluses. J'ai appris à barrer, à accoster sur la rive, à entrer et à sortir d'une écluse. Pendant un court instant j'ai même été seule sur le bateau, pendant qu'Eric courait à côté en prenant des photos. Eric a bricolé, a fait toutes les manoeuvres de port et appris à mieux connaitre Atalama. Avec un petit pincement au coeur, nous prenons le train direction Valence afin de récuperer la voiture et entamer le trajet de retour à la maison.

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