• A la recherche de notre bateau

    Eric s’organise, crée un tableau Excel et commence à demander des inventaires, photos etc. des bateaux. Car on ne sait jamais, peut être qu’un de ces voiliers ne se vendent pas tout de suite et est toujours en vente en 2012.

    Après nos vacances en septembre 2011, nous avons décidé de franchir une autre étape. Visiter des voiliers. Rigolote, surprenant, impressionnant, intéressant. Surtout gardes les pieds bien sur terre car avant de le réaliser, tu as plusieurs bateaux dans ton jardin.

    Un tour à Crouesty pour la 1ère visite : Rêve de Seychelles, construction en Acier, amateur. Rapidement nous découvrons que la hauteur sous barrot est très réduite, l’aménagement intérieur n’est pas à notre goût. Je me suis cogné 2 fois à la tête en un période de 5 minutes. Après avoir discuté avec le revendeur du chantier, il nous propose de visiter un autre bateau. Un mopelia 2000, un bateau sympa, un dériveur avec une jupe (idéal pour la plongée), en bon état mais en prenant un peu de recule trop petit. Il n’a pas de vraie cabine (uniquement des lits cercueil), pas de four et la toilette se trouve à l’avant du bateau.

    A l’autre coté de la rue, chez un autre revendeur, nous visitons une endurance 37, un ketch. Eric a été charmé par ce bateau. Je l’ai trouvé trop grand mais il avait comme avantage une vrai chambre de couchage. La toilette était à l’avant, il manquait des équipements pour pouvoir partir et le prix était déjà très élevé.

    3 visites en 1 journée et toujours pas trouvé notre bateau, Eric a des petits moments de bleus.

    Bientôt le salon de « Milles Sabords » arrive et nous prenons une journée de congé pour faire un tour. Rigolote sont les bateaux en vente sur la route entre Vannes et Crouesty. Nous sommes arrivés tôt pour pouvoir profiter au maximum la journée. Nous avons tout le temps pour visiter des bateaux. Il fait beau, l’ambiance est bonne et nous sommes motivés.

    Le site Internet de « Milles Sabords » permet de découvrir les bateaux en exposition et de faire le tri. Nous avons vu 3 bateaux correspondant à nos critères.

    1er bateau : Un jojo spécial, mais déjà vendu ! Grrr, pourquoi ne sommes-nous pas venus la 1ère journée ? Tant pis, le visite continu….

    2ème bateau : également un jojo spécial, construction amateur. C’est un bateau sympa, mais petit et sans cabine (le couchage est à l’avant mais aucun cloison de séparation). Son point fort (selon moi), il a des grands coffres extérieurs pour stocker tout équipement « humide ». Nous discutons longuement avec le propriétaire et découvrons un homme passionné.

    3ème bateau : un voilier de voyage semi-pro en CP Epoxy. Un bateau totalement à notre goût. Le propriétaire l’a construit lui-même et a navigué beaucoup avec. Il y a beaucoup de rangement, l’intérieur est bien soigné.

    Mais malheureusement comme chez les autres bateaux, les défauts sont nombreux. D’abord son prix. Le propriétaire a construit un autre bateau et certains équipements ne sont pas vendus avec. Pas d’annexe, ni survie. Le four à changer mais en bonus il y une toilette qui n’est utilisable qu’en virant de bord. Il faut apparemment le prendre du bon coté si non il ne fonctionne pas. Mieux garder un seau sous le coup.

    Après avoir déjeuné nous décidons de partir car trop de monde arrive et il devient difficile de circuler sur le salon.

    Même si nous n’avons toujours pas trouvé notre bateau, nous avons quand même passé une bonne journée. L’avantage en visitant des bateaux, je trouve, est qu’on peut mieux faire une opinion. Les choix se font plus facilement, directement ou avec un peu de recule. En générale les photos mises sur les sites montrent que le bon coté. C’est une étape importante et surtout ne pas prendre à la légère. Chaque bateau a ses charmes, ses inconvenants. Nous avons trouvé que des bateaux uniques, le plus part avec des propriétaires qui aiment leurs bateaux et ont pris soin (à quelques exceptions près). Ce n’est qu’en visitant des bateaux que nous nous sommes rendu compte si celui ci est le nôtre ou non.

    Nous continuons à passer des soirées devant notre ordinateur pour piocher les sites et bonnes occasions. La fin d’année approche et Eric envoie de plus en plus des demandes d’inventaires.

    Et voilà un nouveau bateau en vu. Un Harley Pineau. Avec une carrée arrière. Pas un dériveur mais un tirant d’eau de seulement 1,60m. Eric prend contact avec le propriétaire et fixe un rendez-vous pour une visite. Il faut au moins attendre encore 1 semaine car le propriétaire vient de loin et n’est pas disponible ce week-end. Tant pis, nous décidons de prendre de l’avance et de faire un tour sur le quai. Ça nous permet en plus de visiter un ami qui est en train de construire son bateau sur le même quai. Le bateau est en bon état, pas de rouille, Eric ose même à monter sur le pont et à grimper dans le mat. Nous essayons de voir à travers les vitres pour découvrir l’intérieur. Eric a trouvé notre bateau. Pour lui, c’est le bateau idéal. Je ne me fais pas encore une opinion. Nous n’avons pas encore visité l’intérieur. Eric ne comprend pas mon non enthousiasme. C’est vraiment ce bateau qu’il nous faut. Mais le soir, en regardons nos mails, le propriétaire nous annonce que des gens avaient visité le bateau il y a peu, ont décidé de l’acheter. La déception est visible sur son visage. Un gros bleus s’installe et Eric commence à se poser des questions. Je lui dis : « le bateau ne nous était pas destiné ». Il ne me croit pas. Une amie a dit la même chose. Ah ! Les femmes et leurs philosophies….

    J’ai réussi à convaincre Eric que notre bateau est sûrement pour bientôt, que nous avons tout le temps pour le trouver. Nous sommes toujours en 2011 ! Eric se pose quand même des questions, car selon lui, la saison de vente est finie, les meilleurs partent dessous notre nez, très peu de bateau se me sur le marché à cette époque et le prochain tour n’est que pour juin.

    Finalement nous décidons de revoir notre feuille des bateaux pour savoir si nous n'avons pas oublié un. Quelques bateaux font surface.

    Un Chatam 33, visible dans le sud de la France. C’est loin…. Eric sympathise avec le propriétaire mais finalement nous déclinons son offre.

    Une Ile Disko. Les photos d’intérieur nous ont plu depuis le début. Il a une coursive permettant d’accéder à la cabine arrière. Avec un vrai grand lit. Il est à Ouistreham, pas très loin, et Eric prend contact avec le propriétaire. Nous passons Noël en famille à Laval et prenons le lendemain la voiture pour remonter voir le bateau. Il fait beau, la route est agréable, nous écoutons de la musique, la journée commence bien. Nous sommes en avance mais malheureusement nous ne pouvons pas faire un tour sur le quai. Tout est sécurisé et sans carte, pas d’entrée. Nous percevons le bateau de loin et sommes obligés d’attendre le propriétaire.

    Nous voilà, à nouveau des pieds sur un bateau. Le propriétaire nous explique qu’il n’a plus de temps de naviguer, que le bateau est en bon état mais il ne faut surtout pas avoir peur de la rouille. Ça va avec un bateau d’acier. Pas de rouille = des vices cachés.

    Il a même passé en août le karcher sur le pont pour accentuer les taches de rouilles permettent de montrer le vrai visage du bateau. Selon lui, au moins comme ça, il n’y a pas de surprises. Il faut dire qu’il n’a pas menti. Les taches de rouilles sont bien présentes. Elles ne se cachent pas. Elles sont même un peu trop visibles. A 2 endroits la coque est percée et la rouille coule tranquillement vers le bas. Le propriétaire ne dramatise pas la situation. La rouille ça arrive, et il explique : « on prend par exemple la manivelle, on la laisse tomber et voilà 10 ans plus tard le résultat est visible ». Après avoir faire le tour à l’intérieur et extérieur, Eric indique qu’il ne s’attendait pas à ça. Un peu de rouille d’accord, mais faire le sablage du pont ainsi qu’un démontage total de l’intérieur pour gratter la coque afin de le remettre en bon état. Non, ce n’est pas comme ça que nous avons voulu passer nos prochaines vacances. Eric n’a même pas demandé de démarrer le moteur. En plus nous découvrons qu’un bateau avec une coursive n’est pas super. Le couloir est trop étroit pour passer. On a l’impression de s’étouffer et cette situation en naviguant n’est pas idéale.

    Pendant le trajet du retour nous ne croyons toujours pas nos jeux. Mais les photos prises sur place de la mauvais état sont quand même là. C’était vraiment la douche froide. Comment peut-quelqu’une négliger son bateau à ce point ? Et après, faire la leçon aux autres, disant que ces personnes ne sont que des revers, aient peur de la rouille.

    Nous commençons à nous poser des questions. Plusieurs personnes ont expliqué qu’un bateau en acier, d’un certain age, a sûrement de la rouille. Un responsable d’un chantier a même osé dire « en général les gens aient acheté chez moi ce type de bateau, étaient obligés de pousser leur date de départ d’au moins 1 ans ».  Nos amis « voileux » sont beaucoup plus optimistes. Il faut trouver la perle rare. Beaucoup de personnes prennent soin de leur bateau. Il ne faut dont pas généraliser. La rouille ça se traite. Mais c’est difficile de se faire une opinion sur ce sujet. Peu de personnes mettent des photos des fonds sur le net. Nous avons vu plus de photos de la cuisine que des photos de la coque. Sûrement certains revendeurs préfèrent mettre en avant cette partie du bateau « quand le cœur de madame est acquis, le reste suivra ».

    Entre temps le choix sur de type de bateau « dériveur » ou « quillard » devient de plus en plus clair. Nous voulons bien accepter un quillard, sous réserve qu’il est super bien équipé, en super état et avec un tirant d’eau maxi de 1,60m. Selon nous, un dériveur a quand même beaucoup plus d’avantages qu’un quillard. Mais il risque d’avoir plus de difficultés au prêt. Pour le type de voyage qui nous souhaitons faire, nous jugions qu’un dériveur est beaucoup plus utile qu’une bonne navigation au prêt. Le temps nous le dira si nous avons raison ou tort.

    Ah ! Oui, nous devenons difficiles. La marché déjà très réduite ferme un peu plus ces portes et Eric pense vraiment que notre bateau n’est que pour juin 2012. Eric consulte et met à jour notre tableau de financement. Au moins une chose qui suite bien sa route.

    De plus en plus nous aborder le sujet qu’il faut peut-être se déplacer à l’autre bout de la France. Nous voyons plus d’offres dans le sud. Mais les frais de déplacement pèsent lourd. En plus la route est longue. Nous décidons, avant de prendre recours à cette option, d’être sur qu’un achat suit.

    Les travaux dans la maison finie, les soirées d’hivers sont froides et longues et notre fidèle ordinateur nous garde bien compagnie. Juste avant le réveillon, un autre bateau à notre goût vient de se pointer sur le net. Un dériveur Vulcain Transat en super bon état, très bien équipée, l’intérieur a l’air très bien. Au moins sur ce qu’on peut juger en voyant les photos. Eric ne perd pas de temps, il envoie une demande de dossier le jour même et rapidement il reçoit une réponse. Il prend le téléphone et contact la personne en question. Cette fois ci c’est le bon, il a tout ce qu’on veut. Il faut se dépêcher, nous sentons que cette affaire est rare et il faut savoir attraper l’occasion. J’attends Eric en discussion et sa voie a l’air excité quand il abord les questions techniques sur l’état du bateau, son équipement etc. etc. Mais voilà, un peu plus tard sa voie change un peu. Il y a un piège. Je le sens. Pourquoi n’est rien facile dans la vie ? Nous découvrons rapidement que le bateau n’a pas 1 mais 12 propriétaires. Certains n’ont plus la possibilité ou envie de naviguer et souhaitent se séparer de leur part. D’autres souhaitent continuer. Ils ont donc décidé de vendre le bateau. Mais impossible de l’acheter avant fin janvier. Un des copropriétaires est prioritaire s’il décide de l’acheter entre temps. Et la personne avec qui Eric a discuté préfère apparemment trouver des gens prêts à acheter un part au lieu d’un bateau entier. Eric a donc envoyé un mail disant que nous venons de loin, que nous sommes prêts à visiter le bateau le 14 janvier, mais sous condition que nous soyons vraiment la possibilité d’acheter le bateau le jour de la visite. Et depuis, silence radio. Pour tester un peu le terrain, je visite à nouveau leur site, j’envoie un mail et une autre personne me répond. Le week-end du 14, nous sommes de la bienvenue, ils ont déjà prévu de naviguer un peu avec d’autres acheteurs potentiels. Personne ne fait le lien enter Eric et moi-même et je reçois 2 mails de relance mais je reste vague dans mes réponses. Après réflexion, nous pensons que finalement ce bateau n’est pas un si bon affaire. Il y trop d’incertitude. La situation est trop compliquée.  

    J’ai du mal à comprendre leur démarche. Pourquoi n’ont-ils pas indiqué dans l’annonce que leur but était d’abord de vendre des parts ? Tester le terrain jusqu’au fin janvier pour voir s’il y a un copropriétaire prêt à s’investir ou voir s’il y a des gens intéressés à devenir copropriétaire. Et de mettre une annonce début février disant clairement « Bateau à vendre à 100% ». Le 16 janvier, je l’ai envoyé le mail suivant : « Je vous informe que nous ne souhaitons plus acheter votre bateau. Nous avons trouvé un autre, totalement à notre goût. ». Eric n’a jamais reçu une réponse à son mail. Fin mars 2012, en fouillant un peu sur le net, je découvre que ce bateau est toujours en vente.   

    Pendant tout la période de notre recherche, 2 bateaux font régulièrement surface sur de sites de vente divers. Un Scorpion 9 et un Vulcain 5. Ils sont en vente depuis plusieurs mois, loin de chez nous et nous posons la question « pourquoi, si le bateau est en bon état, bien équipé et prêt à partir, il n’est toujours pas vendu ? ». Normalement ces types de voiliers partent comme des petits pains. Nous imagions plein de choses mais ne trouvons pas de réponse à cette question. Sachant qu’on n'a rien à perdre, je prends contact avec leurs propriétaires et demande leur inventaire. Après vérification Eric a déjà le dossier du Scorpion 9 mais il reste très septique

    Nous voulons un bateau qui plait à nous deux. Depuis que nous se connaissons, les meilleurs achats sont ceux où nous avons eu tous les 2 un coup de cœur. Nous suivons notre instinct et mettons le Scorpion 9 en attend.

    « Notre rêve !ATALAMA »