2014-11 Brava

Petite île ronde, mais comme les autres îles de Cabo Verde avec une beauté à ne pas sous-estimer. Nous restons dans la baie de Faia d'Agua 8 nuits.

La navigation se passe bien, en nous quittant Sao Nicolau en début de l'après-midi, des dauphins nous rendent visite pendant plusieurs minutes et des globicéphales passent à quelques mètres du bateau. Dès le début de la nuit, nous commençons à voir une lueur orange dans le ciel, légèrement sur l'avant bâbord : Il s'agit du reflet du volcan de Fogo sur les nuages, entré en éruption depuis 2 jours. Cela nous fait une drôle de sensation de se rapprocher de ce volcan en plein nuit noir, comme une sourde menace des puissances de la nature. Le danger est faible pour les habitants de Brava, île voisine de Fogo, éloignée d'environ 10 Mn.

En approchant Brava, vers 4 heures du matin, la mer devient plus agitée, il y a beaucoup de vent, nous ratons notre manœuvre pour prendre un ris et nous nous trouvons quelques instants plus tard avec une grand-voile a contre, donnant un cap et une situation tout sauf souhaiter. Au même moment Métis nous dépasse à quelques mètres. Surpris de trouver un bateau en vrac sur leur route, ils s'écartent et font également un empannage... L'arrivée est bien sportive et nous découvrons un mouillage calme, bien protégé mais la houle arrive à entrer facilement dans la baie. Les nuits ne sont pas toutes très agréables et quelquefois plus courtes que prévu.

1er balade : au début nous avions prévu une petite balade dans la vallée de Ribeira de Faja. Finalement nous avons monté la vallée jusqu'au Villa de Nova Sintra. Un dénivelé d'au moins 600 mètres. Nous passons dans l'oasis et remontons par le chemin de levada. Ensuite nous suivons le sentier des mules, mais nous perdons notre chemin, nous avons pris un chemin de chèvre, nous souhaitons rejoindre le vrai sentier, et en se diriger vers un pré épice, un gardien sur l'autre côté de la vallée nous siffle pour nous dire de faire demi-tour et vient nous aider à retrouver le bon chemin, afin d’atterrir sur le plateau et "la source d'encontre" et de trouver le chemin pavé vers Villa de Nova Sintra.
Après avoir rempli notre sac à dos avec des fruits en légumes achetés chez des petits commerçants, l'aluguer nous ramène à Faja d'Agua.

De retour sur Atalama, je mets ma ligne de pêche et pendant le temps de diner, 2 petits carangues se sont accroches. Miam-miam, ça sent du poisson... J'utilise la moitié pour faire des petits cakes, l'autre moitié, nous les dégustons ensemble avec les poissons qu'Evelyne a réussi à pêcher chez le pêcheur au moment de son passage devant leur bateau.

2ème balade : Avec Gérard et Evelyne en aluguer vers Villa de Nova Sintra pour faire quelques courses et pour visiter un peu la ville. Villa de Nova Sintra est exposé au nord, la température est plus fraîche qu'à Faja d'Agua. Les habitants sont mieux préparés que nous (nous sommes en t-shirt et shorts comme des vrais touristes). Certains habitants se baladent en bottes avec forure, en gros pull ou avec un petit blouson d'hiver. Nous nous moquons un peu d'eux, mais quand le soleil se cache enfin après-midi derrière les montagnes, la température baisse encore plus. Le vent du nord souffle bien à certains moments et nous regrettons de ne pas avoir pris un petit gilet avec nous. Nous n'avons plus qu'à mettre la serviette (qui sert à sécher les jambes et pieds une fois l'annexe mise à terre) autour de nous pour obtenir un peu de protection et de la chaleur.
D'ici nous avons une vue sur Fogo, il semble que le Vulcan s'ait calmé. Mais laisse derrière lui quand même un grand nuage de cendres qui s'incruste bien dans les petits coins de notre bateau.
Nous passons un bon moment en se baladant, en discutant avec la population et surtout au moment du retour dans l'aluguer collective. Entassé à 14 à l'arrière du pick-up, sur un petit banc de fortune, sans ceinture de sécurité ni moyen de se tenir correctement, et avec le sac à dos coincé entre les jambes en espérant de ne pas écraser la nourriture qui est là-dedans. Le temps ici n'a pas la même valeur que chez nous : à un croisement, l'aluguer s'arrête en plein milieu de la route, le chauffeur descend et nous explique qu'on attend des amis qui arrivent dans quelques minutes. Quelques passages descendent également et pendant 10 minutes, tout le monde parle ensemble, plaisent et rirent. Puisse arriver un autre pick-up qui s'arrête à côté de nous, d’où descendent 2 dames qui montent à notre bord. On se sert un peu plus avec le sourire et quelques plaisanteries, puisse le pickup s'éprenne à nouveau et nous redescend jusqu'à notre destination. Un vrai service de transport en commun à la mode cabverdienne.

3ème balade : A pieds vers l'autre côté de la baie, où se trouve l’aéroport. Il n'est plus en service, trop dangereux pour pouvoir atterrir les avions en toute sécurité, il est maintenant utilisé par les fermiers comme champs pour leurs vaches. Les nombreuses crottes sur la piste d’atterrissage en témoignent. Dommage car ça pouvait être un super outil pour développer le tourisme sur cette île. Mais d'autre coté, de cette manière, l’île garde son authenticité, elle reste sauvage.

La météo ne permet pas de partir à la date prévue, il n'y a pas suffisamment de vent pour faire avancer Atalama confortablement, sans être obligé d'utiliser le moteur. Nous restons quelques jours de plus et faisons donc une 4 et moi une 5ème balade sur l'ile.

4ème balade : Avec Gérard et Evelyne. Aller par le chemin pavé dans la vallée de Ribeira de Faja avec un picknick sur le plateau. Retour par le chemin de levada. Nous avons trouvé les chemins que nous n'avions pas vus pendant notre 1re balade.

5ème balade : entre filles, seule avec Evelyne. Eric n'a pas envie de venir avec nous, Gérard non plus. Nous ratons à quelques minutes l'aluguer, nous n'avons donc pas de choix, il faut marcher. Finalement nous avons marché environ 10 km, en passant par Figueiral, Rodela, Mato Grande (où nous avons piqueniqué au mirador) direction Villa Nova Sintra. Après avoir acheté quelques fruits, l'aluguer de retour ne vient que tard dans l'après-midi. Nous profitons le temps libre pour visiter Braga en un peu plus en détail la capitale. De retour à Faja d'Agua, Eric vient nous chercher après l'avoir appelé sur le VHF. Il ne faisait pas très chaud de l'autre côté de la colline, mais cette fois-ci j'ai prévu une petite laine pour me tenir chaud !

Malgré le manque de travail (presque tous les fruits et légumes viennent de Fogo), les habitants, la plupart très relaxed et de la bonne humeur, aiment venir discuter en anglais ou français, sans demander un service où avoir des arrière-pensées. Avant de partir, nous avons rempli nos bidons d'eau chez un habitant à Faja. Ils ont refusé notre argent, ne restait plus qu'à acheter des bonbons pour les enfants pour les remercier de leur hospitalité.

Bien sûr nous avons également mis la tête sous l'eau pendant une petite séance d'apnée/rando palmé. Les fonds sont moins riches qu'à Santa Luzia, mais nous pouvons quand même voir des barracudas, des poissons porc-épic, des chirurgiens, des perroquets, des carangues, des bancs de poissons divers, des labres, des rougets, des petites murènes en pleine eau et plein d'autres choses.

Les derniers jours, nous les utilisons pour préparer Atalama pour la traversée. Eric fait une inspection totale, nous affaler le génois pour contrôler la drisse. Nous faisons le plein d'eau, rangeons les affaires, préparons des crêpes et des cakes. À Brava, il n'y a pas d'accès Internet, ni de cybercafé, ni de wi-fi. Nous envoyons un SMS par notre iridium à nos proches pour leur prévenir de notre départ.

Nous avons passé beaucoup de temps à Cabo Verde avec nos amis Gérard et Evelyne, créant quelques anecdotes drôles et des très bons souvenirs. Au même temps, nous avons eu toute la liberté de découvrir ces îles en amoureux (sous l'eau et sur terre). Avec un petit pincement aux cœurs, nous les quittons le 4 décembre pour la traversée, mais il est fortement possible que nous nous retrouvions de l'autre côté.

Cabo Verde, ce que nous a marqués !
Positivement : la gentillesse et leur hospitalité, les sourires sur les visages de la population après avoir dit "Bom dia" ou "Boa tarde", les balades dans des vallées verdoyantes luxuriantes avec plein de plantations, les plages de sable noir/blanc. Leurs petits banane sucrées. C'est un très bon escale laissant plein de souvenirs. Malheureusement comme les Portugais, ils ne savent pas faire du pain mais ils ont hérité leurs bonnes recettes de pâtisserie. Partout, on trouve facilement des desserts à conservation longue, hors frigo.
Négativement : ce n'est pas agréable point de vue de la navigation, avec une mer forte, des vents violant avec des bourrasques et des mouillages agitées. La fraîcheur et de l'humidité le soir, les nuages et le manque de soleil.
Néanmoins, nous revendrons 1 jour pour visiter les autres iles (Sal, Boa Vista, Santiago, Fogo et Maio)
D'abord, nous traversons l'Atlantique ou à l'autre côté nous attendent des lagoons avec des plages blanches et une eau turquoise, des iles à découvrir, un monde sous-marin avec des épaves et plein d'autre chose...